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Les opportunités de la directive nitrates

Au semis des cultures d'automne, la localisation d'un engrais NP ou NPK est autorisée en zone vulnérable dans la limite d'un apport maximum de 10 kg de N/ha.

Pour certaines catégories de fabricants, la directive nitrates peut être une occasion de développer leurs ventes.

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Certes, le 5e programme d'actions, définitivement entré en vigueur depuis le 1er septembre, aura introduit des restrictions supplémentaires, parfois taillées à la hache. Certes, les condamnations successives de la France et les réajustements concomitants apportent leurs lots de flou et d'instabilité réglementaire, et on peut comprendre que les distributeurs et les producteurs dont les exploitations sont de plus en plus situées en zones vulnérables, en perdent leur latin. Mais il y a fort à parier qu'au final, les ventes d'engrais ne soient pas affectées, et même que certains points de la réglementation intéressent les fabricants, qui sont poussés à innover. « Il y a au moins autant d'opportunités que de contraintes dans ce texte », insiste Olivier Cor, responsable agronomie, chez Lallemand plant care.

Les organiques et les starters en premier lieu

Comme les producteurs de fertilisants organiques et organo-minéraux satisfaits par rapport aux minéraux que leurs produits puissent être épandus jusqu'au 15 octobre, voire dans certains cas jusqu'au 15 novembre, les fabricants d'engrais starters se félicitent d'avoir obtenu une exemption par rapport au calendrier d'interdiction d'épandage. L'interdiction d'apport d'azote minéral à partir du 1er septembre ne s'applique donc pas à la localisation d'engrais au semis à l'automne, pratique jugée innovante par les ministères car associée à « un risque minime de fuite de nitrates ». L'apport d'azote ammoniacal associé aux phosphates à proximité des jeunes racines provoque en effet une baisse de pH dans la rhizosphère qui facilite l'absorption du phosphore et des oligo-éléments.

« Avec les programmes d'action régionaux, on craignait que les régions en rajoutent une couche, mais globalement le cadre national n'a pas été trop retouché, observe Philippe Eveillard, responsable agronomie à l'Unifa. Dans un certain nombre de régions, on a même obtenu qu'il y ait une exemption de la nécessité de fractionner ou de plafonner le premier apport lorsqu'il y a une utilisation d'engrais à libération contrôlée. » Enfin, le nouveau programme d'actions national généralise le recours à un outil de pilotage de la fertilisation azotée pour justifier une déviation par rapport à la dose prévisionnelle calculée. De quoi booster les ventes de services tels que le N-tester (Yara) ou le N-Pilot (Borealis).

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